Historique
"Pendant des générations, les Kivalliñiġmiut ont vécu de façon semi-nomade sur tout le territoire de leur pays d'origine et se déplaçaient entre les habitations saisonnières en prévision des migrations animales, des conditions météorologiques et de la proximité des réseaux sociaux régionaux. Leurs maisons d'hiver le long des rivières Wulik et Kivalina offraient une bonne pêche et une chasse au caribou pour compléter leur cache de viande de mammifère marin qu'ils auraient préservée du printemps et de l'été précédents. Chaque printemps, les familles retournaient sur la côte en prévision de la chasse à la baleine boréale. Les équipages établissaient des camps de chasse à la baleine jusqu'à vingt miles de la terre ferme, au large, là où la glace solide rencontrait la mer liquide. À cette époque, la glace commençait à se briser en juin, amenant l'ugruk (phoque barbu) et éventuellement des troupeaux de morses. Le peuple Kivalina passait ses étés sur plusieurs sites le long de la côte : c'était un endroit et une période idéale pour la chasse au béluga, la pêche et la cueillette. En plein été, certains membres de la communauté se rendaient à la grande foire commerciale de Sisualik, juste au nord de Kotzebue. L'automne marquait le retour annuel à l'intérieur des terres pour les habitations en amont et le renouvellement de ce cycle annuel. Les habitants de Kivalina ont continué ce schéma saisonnier jusqu'à ce que le Bureau américain de l'éducation entame un processus d'installation forcée et de consolidation sur le site actuel du village en 1905." Burch Jr., 1998
1847
Le village d'origine nommé Ualliik par le peuple Kivualinagmut Inupiat situé à l'extrémité nord de la lagune Kivalina fut reporté par un membre de la marine impériale russe. Cette localisation était stratégique pour la chasse de la baleine boréale au début du printemps.
1905
Établissement de Kivalina sur le site actuel avec la construction d’une école par les autorités américaines.
1911
Premières conséquences des changements climatiques observés par la population locale. Les aînés du village remarquent une montée des eaux qui risquent de causer des inondations et de l’érosion côtière.
1940
Construction du bureau de poste
1960
Construction de la piste d’atterrissage
1963
Premier vote pour une relocalisation du village. 50% de la communauté a voté pour rester en place.
1969
Le village autochtone de Kivalina et la ville de Kivalina forment conjointement Kivalina, une municipalité de l’Alaska.
1992
Deuxième vote pour la relocalisation du village. La communauté est majoritairement en faveur d’une relocalisation. Toutefois, aucune instance gouvernementale n’assiste la communauté dans ses démarches dues à leur petite population et leur localisation éloignée.
Image: Sites proposés pour la relocalisation en 1992
1998
Création du Kivalina Relocation Planning Committee (KRPC) en tant que comité consultatif des citoyens pour faciliter les efforts de planification et de coordination du projet de relocalisation de Kivalina
Image: Sites proposés pour la relocalisation en 1998
2006
Premier site choisi par la communauté pour la relocalisation s’avère inapproprié ce qui retarde les plans de relocalisation.
Image: Sites proposés pour la relocalisation en 2006
2008
Le Corps des ingénieurs de l'armée américaine a fourni une aide à la reconstruction après qu'une série de tempêtes en 2004 et 2005 ait causé une érosion importante du littoral notamment avec la construction du Sea Wall. La construction du mur est initiée sans l’appui citoyen qui privilégie une relocalisation. D’autant plus que le mur ne protège pas l’aéroport qui est le seul moyen d’approvisionnement à longueur d’année et que le projet n’est valable que pour 15 ans.
2013
Le gouvernement autorise des fonds pour la construction d’une route d’évacuation et une nouvelle école sur un nouveau site à l’intérieur du territoire. Cependant, les habitants de Kivalina n'ont pas choisi de relocaliser tout leur village côtier à l'intérieur des terres.
2015
Le gouvernement fédéral n’investit plus d’argent, car l’île va éventuellement se faire inonder, mais il n’y a toujours pas de plan de relocalisation concret.
2019
Début de la construction de la route d’évacuation.