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Conclusion

Suite à l’analyse du projet de relocalisation de Kivalina, il est possible de constater que la solution proposée ne tient pas en compte les réelles aspirations des habitants de Kivalina quant à l’avenir de leur village. Depuis les années 1990, la communauté a proposé plusieurs sites pour la relocalisation de Kivalina qui se trouvent dans les terres plutôt que proche de l’eau. Toutefois, la nouvelle île reste très proche du site actuel et fait face aux mêmes dangers à long terme. Le projet de construction d’une route d’évacuation et d’un refuge en cas de tempête reste une solution temporaire qui n’est pas viable à long terme. Cette solution a été adopté par le Corps des ingénieurs de l’armée américaines sans la consultation de la communauté qui aurait préféré un site à l’intérieur de leur territoire. Ce type d’investissement condamne les Iñupiats de Kivalina de rester dans le même secteur et de faire face aux mêmes défis dans quelques années.


On remarque aussi qu’une des grandes difficultés de la relocalisation du village est le manque d’aide de la part des instances politiques. En effet, les lois en vigueur qui permettent de venir en aide aux municipalités ne tiennent pas en compte des changements climatiques dans leur définition de désastre naturel ce qui fait en sorte que le projet de relocalisation tombe dans une faille politique.


Kivalina reste tout de même une communauté qui fait preuve d’énormément de résilience et de leadership face aux changements climatiques. Dans l’absence d’aide gouvernemental, la population s’est organisée pour créer un comité de consultation pour la relocalisation de leur village et ils ont aussi créé un site web pour recueillir les témoignages des habitants afin de prendre une décision éclairée et basée sur des faits pour l’avenir de leur village.


Pour le succès d’un projet de relocalisation, il est important de tenir en compte de la culture, des valeurs et du savoir-faire de la communauté.  Une première recherche en lien avec l’identité culturelle a permis d’identifier les principaux enjeux, soit la santé, directement reliée Ã  la sécurité alimentaire, puis la sécurité pointant du doigt la vulnérabilité de la communauté et finalement le déracinement territorial mettant de l’avant la territorialité. La compréhension de ses enjeux bien précis dans le cas de Kivalina a amené une analyse beaucoup plus nuancée sur la proposition officielle faite pour le village.  Dès lors il paraissait nécessaire de comprendre les limites du territoire, l’adaptabilité du bâti et l’appropriation du milieu afin de mieux cerner les réels qualités et potentiels de projet aujourd’hui proposés à la communauté de Kivalina.

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Les limites du territoire

Bien que le projet de relocalisation de Kivalina vise en grande partie la création d’un accès routier direct, une grande partie du problème passe sous silence, on parle ici des chemins informels. En mer ou sur la terre, variant de mobilité entre saisons, les chemins informels sont véritablement prolifiques et nécessaires à Kivalina. Tel un deuxième système viaire, le réchauffement des eaux et l’amincissement de la glace en hiver sont une grande menace pour la libre circulation des Iñupiats. Bien que la proposition souhaite augmenter l’accessibilité du site avec la terre ferme, la problématique principale demeure, les Iñupiats perdre peu à peu la connexion avec le territoire.

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L'adaptabilité

Dans un village aussi petit que Kivalina et dans une situation de pauvreté matérielle, l’adaptabilité est nécessaire afin de permettre à un bâti d’avoir différents usages. Dans le cas de l’école, cette fonction est pleinement assumée dans son usage actuel étant également un centre communautaire. Dans la proposition, cette adaptabilité est aussi présente alors qu’on propose l’école comme lieu de refuge dans les cas d’inondation ou de tempête. On peut aussi voir dans cette nouvelle proposition un ajout de bâtiments publics et commerciaux qui sont hautement nécessaires pour l’indépendance du village. Dans un contexte sanitaire précaire, la relocalisation et l’ajout de plusieurs maisons apparait justifié pour assurer la santé et la sécurité des résidents. On peut toutefois se questionner sur la légitimité du lieu de relocalisation choisi. Aurait-il pu être dans les terres, là où se trouvent déjà plusieurs lieux cultes de la communauté ?

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L'appropriation

Pour les Iñupiats, l’appropriation du territoire a un sens si intiment lier à leur définition de soi qu’il en est difficile d’en comprendre toutes les nuances.  Cependant, à travers la littérature et les témoignages on peut certainement identifier quelques lieux contribuant fortement à leur identité culturelle.  Les berges en font partie. Véritablement important et particulièrement présent dans le cas de Kivalina, les berges représentent un lieu d’interactions sociales fort et un espace intergénérationnel pour la transmission de la culture. Les changements climatiques ayant eu raison de ses lieux bien spéciaux, les berges sont aujourd’hui, pour la plupart, fortifiées avec des sacs de sable et/ou avec du gravier, rendant leur appropriation quasiment nul. Pour la communauté, il s’agit d’une grande perte d’appropriation de ce territoire. Dans la proposition finale, le nouveau secteur développé, est surélevé et ne propose donc aucune compensation pour ce milieu perdu, questionnent encore une fois l’emplacement de cette relocalisation.

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Et pour la suite ?

L’avenir de Kivalina est incertain, et sera, de façon regrettable, défini dans l’urgence en raison de l’inaction prolongée des instances politiques. Bien que la proposition actuelle s’attaque aux menaces imminentes sur la sécurité des vies humaines, elle semble à plusieurs égards être insensible au contexte culturel de la communauté. Pour l’avenir de Kivalina, il serait intéressant de voir apparaître un projet réalisé selon une approche collaborative entre intervenants extérieurs et population locale, afin de non seulement assurer la sécurité de la population, mais aussi permettre la réalisation de leur identité culturelle.

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